« Chaque chose en son temps et un temps pour chaque chose » Emmanuel Buriez

 

Voilà quelques temps que j’ai envie de mettre cela sur papier. Et bien ça y est, je me lance !

Je ressens de plus en plus l’importance à faire chaque chose en son temps et en suivant l’élan de son cœur. Et plus particulièrement de l’aborder ici dans le domaine du « travail » car dans notre société le travail représente beaucoup ou du moins occupe une place temporelle importante. Une société capitaliste où rendement, efficacité, qualité et profits sont les principaux objectifs mais où la conscience dans laquelle cela a été fait n’a que peu d’importance. Savoir si la nourriture que nous consommons, si les vêtements que nous portons ou bien si les objets que nous consommons ont été faits avec amour, cela, peu de gens y sont sensible. De mon côté c’est important, et pour pouvoir offrir ça, cela demande d’écouter ce qui vibre et résonne en nous, de ne pas se forcer, de s’écouter intérieurement et de faire ce qui est juste pour soi. Et j’avoue que je me sens vraiment en accord et bien avec moi-même depuis que je fais ça. Mais pour en arriver là, dans cette drôle de société, le questionnement et le cheminement a pris à un certain temps.

Voilà près de 8 ans que je travaille en tant que charpentier à mon compte. Il y a quelques années des évènements stressants et certaines douleurs physiques liées à mon activité m’amènent à la rencontre du yoga. Très vite je sens un appel intérieur et commence à pratiquer de façon quotidienne un yoga intégral et traditionnel, le Kriya yoga issu des enseignements du satguru Babaji.

Ce yoga m’apporte très rapidement moins de douleurs physiques, moins de stress et plus de calme, et très vite je me suis dit « Chouette ! grâce au yoga je vais pouvoir travailler autant avec plus d’énergie et moins de douleur ». Quelle erreur d’avoir pensé cela ! Ce fût en vrai plutôt le contraire. Pourquoi ? Car avec le yoga, mais aussi avec l’arrêt de consommation de produits tel que café, thé ou alcool, j’ai de plus en plus appris à m’écouter intérieurement et à être sensible à ce qui est juste pour moi. Mais cela je ne l’ai réalisé que bien plus tard.

Avec cette écoute, j’ai renoué avec mon hypersensibilité que j’avais enfouie derrière une grosse carapace. Une hypersensibilité qui n’a pas aidé tant que je ne m’écoutais pas vraiment. D’ailleurs, concernant l’hypersensibilité, voici un très bel article de Cécile Mollaret à ce sujet.

J’ai ainsi continué à insister et à faire les choses souvent à « contrecœur », et j’ai fini par me dire que la charpente ce n’était plus pour moi, qu’il fallait passer à autre chose. Me voilà donc en pleine reconversion, certes parce que j’ai suivi un appel intérieur, mais aussi parce que c’était une fuite car je ne trouvais pas de solution.

En charpente il est rare de travailler seul, et j’étais souvent contraint (ou plutôt je me contraignais par culpabilité) à travailler au même rythme que mes collègues. Mais il y a peu de temps, j’ai été emmené à travailler seul, sur de petits chantiers ne demandant pas à être plusieurs. Je me suis enfin permis de travailler à mon rythme, en suivant ce qui était bon pour moi. Très probablement ces chantiers ont pris un peu plus de temps que la normale, mais je me suis senti profondément nourri, heureux dans mon travail, j’étais efficace et j’ai fait ces ouvrages avec amour et joie.

« La nature fait les choses sans se presser, et pourtant tout est accompli » – Lao Tseu

Par la suite le plus dur a été de me défaire de la culpabilité par comparaison, car bien évidemment mon rythme de travail s’est retrouvé diminué. Et je me suis retrouvé à me comparer à toutes les personnes qui m’entouraient et qui travaillaient bien plus que moi. Et une fois cette culpabilité envolé, un monde merveilleux s’est ouvert à moi. Je n’ai même plus l’impression de travailler tellement je fais ça avec cœur. J’avais décidé de m’ouvrir à plus de présence, de créativité, de temps de partage, d’apprentissage … plutôt qu’à un monde de rentabilité.

Depuis je continue de plus en plus à suivre cette élan sur l’ensemble des aspects de ma vie et une joie et une sérénité grandissante s’installent en moi.

« Quand vous avez l’impression d’être né dans un monde qui ne vous correspond pas c’est parce que vous êtes venu pour aider à en créer un nouveau »

Nombreux dirons que le fait de s’écouter mène à la fainéantise et l’irresponsabilité, mais il ne faut pas confondre cet élan du cœur, que certains appelleront aussi leur « guide », leur « Soi », leur « enfant intérieur » ou encore leur « voix intérieure » avec notre mental et nos simples désirs. Cette voix, sait ce qui est juste pour nous et s’adapte également avec les éléments extérieurs. C’est une voix intérieur mais elle prend en compte tout ce qui nous entoure et sait parfaitement ce qui est juste pour nous. Une très belle bande dessinée « Allô moi m’aime »  de Lulumineuse aborde d’ailleurs l’écoute de ses guides intérieurs.

Je m’aperçois que les femmes sont plus facilement sensibles à cette écoute intérieure. Probablement dû à leur cycle basé sur un rythme lunaire qui leur demande et les pousse à cette sensibilité. Mais les hommes également ont leurs cycles, plutôt rythmés sur celui du soleil et donc sur un rythme annuel. Ces cycles, l’élan de notre cœur les prend en compte, et, pour ma part, m’ouvre à l’extérieur avec plus d’énergie au printemps et à l’été, alors qu’elle me demande plus à m’intérioriser et à réduire mon activité à l’approche, et durant l’hiver.  

« Il n’y a pas de plus haute autorité que sa propre expérience »

Je ne tiens pas ici à divulguer ma doctrine ou la parole de la vérité, mais seulement à partager mon expérience. Une expérience qui a porté ses fruits chez moi, et qui au-delà de l’écoute intérieure, m’a permis une véritable reconnexion avec Soi. En apprenant à suivre cet élan, j’ai appris à m’aimer moi-même et ainsi aimer de façon bien plus grande et générale, et m’ouvre aujourd’hui plein de nouvelles portes d’où rayonne encore plus de lumière.